Esteban Masson a raconté les vingt dernières minutes "dures et interminables" des 24 Heures du Mans, où un problème de suspension a cruellement privé Panis VDS Racing d’une possible victoire en LMP2.
Le junior Toyota, associé à Oliver Gray et Franck Perera sur l’Oreca 07 Gibson n°48, semblait pourtant en passe de remporter ce mano à mano qui l’opposait depuis le départ à l’Oreca n°43 Inter Europol Competition dans un final sous tension.
Le scénario semblait tourner en faveur du clan français lorsque Nick Yelloly, au volant de l’Inter Europol pour le dernier relais, écopait d’un drive-through pour excès de vitesse dans la voie des stands. La pénalité annulait l’écart d’environ six secondes qui séparait alors les deux voitures.
Mais coup de théâtre : à peine sa sanction purgée, Yelloly revenait rapidement sur Masson, dont la voiture commençait à ralentir de façon inquiétante. Le Français expliquera plus tard qu’un problème de suspension, vraisemblablement une biellette cassée, l’empêchait de continuer à attaquer.
« On a beaucoup poussé, c’était un super duel », confiait Masson. « J’ai reçu l’ordre de mettre la pression, et ça a marché puisqu’ils ont écopé d’une pénalité. Mais dès qu’on a pris la tête, on a arrêté d’attaquer et quelque chose a cassé à l’avant droit. Je ne pouvais plus freiner, plus prendre les virages ni rester à fond dans les lignes droites. »
Un calvaire de vingt longues minutes pour le jeune Français, qui n’a pu cacher sa déception au terme de ce qui devait être une grande première en LMP2.
« Pour le moment, non, il n’y a pas de consolation. On a fait un travail parfait toute la semaine, sans la moindre erreur. Mais parfois, le sport auto est cruel. Je suis vraiment déçu, je ne vais pas mentir. »
La catégorie LMP2 aura été marquée par cet affrontement quasi exclusif entre Inter Europol et Panis VDS, les deux voitures n’étant jamais séparées de plus de 20 secondes sur la quasi-totalité de la course.
Finalement, malgré une pénalité en fin de course, Yelloly, accompagné de Tom Dillmann et Jakub Schmiekowski, s’impose avec un écart très flatteur de 1 minute 55 secondes. La troisième place revenant à l’AO by TF en Pro-Am, reléguée à un tour.
Yelloly est lui aussi revenu sur cet épisode tendu :
« Je savais que j’avais fait une erreur en entrant dans la voie des stands, j’ai bloqué l’arrière en essayant de gagner un peu de temps sur notre marge de carburant. J’étais furieux contre moi-même… Mais malheureusement pour eux, ils ont eu un souci de suspension et je les ai vus revenir vers moi. Cette fois, Le Mans nous a choisis, et j’en suis évidemment très heureux. »
Ce succès signe la deuxième victoire en trois ans pour Inter Europol Competition, déjà lauréat en 2023 avec Schmiekowski, Fabio Scherer et Albert Costa.
