Toyota dénonce « une course à deux vitesses » après un 24 Heures du Mans frustrant


Le directeur technique de Toyota Gazoo Racing Europe, David Floury, a qualifié cette édition des 24 Heures du Mans de véritable « course à deux classes », expliquant que les deux GR010 Hybrid engagées par la marque japonaise « n’ont jamais eu le potentiel » de lutter pour la victoire.

Toyota a dû se contenter de la sixième place avec la n°7, tandis que la n°8, longtemps mieux placée et qui occupait encore la deuxième position à mi-course, a rétrogradé en seizième position après avoir perdu une roue en fin d’épreuve.

Malgré la belle prestation initiale de la Toyota n°8, partagée par Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryo Hirakawa, qui pointait en deuxième position à mi-parcours, l’auto avait déjà décliné au cinquième rang au petit matin, incapable de rivaliser face aux Ferrari et Porsche de tête.

David Floury a attribué cette contre-performance à un déficit de vitesse de pointe, qui, selon lui, ne laissait aucun espoir à Toyota d’accrocher mieux qu’une cinquième place, et encore avant le problème ayant relégué la n°8.

« En performance pure, il n’y avait aucun moyen de se battre, » a confié Floury aux journalistes.
« Il n’y a jamais eu de potentiel. C’était une course à deux vitesses : celles des voitures avec de la vitesse de pointe, et celles sans.
Malheureusement, on avait le mauvais ticket et on était dans la seconde catégorie avec Cadillac et Aston Martin. »

Toyota a tenté de jouer la carte stratégique en utilisant les pneus tendres Michelin durant la soirée et la nuit, alors que la majorité des concurrents restaient en pneus médiums. Une option qui a permis à l’équipe de paraître plus compétitive la nuit, avant de retomber dans le rang au lever du jour avec la hausse des températures.

« Je pense que le seul moment où nous avons été compétitifs dans cette course, c’est quand nous n’avions pas les mêmes pneus que nos rivaux, » a ajouté Floury.
« C’est un peu le même scénario qu’à São Paulo, où nous avions dominé grâce à la stratégie pneus. »

Concernant l’incident de l’écrou de roue avant gauche qui a contraint Hirakawa à regagner les stands au ralenti — coûtant sept tours et annihilant tout espoir de bon résultat — Floury a révélé que le mécanicien habituel en charge de la roue avait été blessé plus tôt lors d’un arrêt et conduit à l’hôpital pour y subir une opération dans la nuit.

« Ce n’est pas une bonne nouvelle et j’espère qu’il se remettra vite.
Après, ce n’est pas forcément de la faute du remplaçant. C’est un enchaînement de facteurs et il faudra analyser ça en détail. »

De son côté, la Toyota n°7, parée d’une livrée hommage à la GT-One pour célébrer les 40 ans de Toyota au Mans, a connu une course compliquée dès le départ. Un contact dans le premier virage a endommagé la carrosserie des deux côtés, affectant l’aérodynamique et les performances de la voiture.

Kamui Kobayashi est ensuite parti à la faute dans Mulsanne Corner, avant que l’équipage écope d’un stop-and-go de 50 secondes pour avoir dépassé la vitesse autorisée dans la voie des stands de 19 km/h pendant un changement de pilote.

Au final, la voiture partagée par Kobayashi, Nyck de Vries et Mike Conway a terminé en sixième position, dernier tour dans le même tour que les leaders.

« On voulait éviter les ennuis mais dès le premier virage, on s’est retrouvés coincés et on a ramassé des dégâts des deux côtés, » a expliqué Floury.
« Ça aurait pris trop de temps à réparer, donc on a dû continuer comme ça. Quand on a des trous dans la carrosserie et qu’on ne sait pas si la voiture va tenir, c’est un mauvais départ.
Ensuite, on a bloqué les roues à Mulsanne, ce qui nous a fait user prématurément un train de pneus, et enfin ce stop-and-go dû à un problème de limiteur pendant le changement de pilote. »

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