F1 — Leclerc quitte Montréal frustré : « Nous n’avons pas de voiture pour gagner »


Le week-end de Montréal est à vite oublier pour Charles Leclerc, marqué par un accident en EL1 et un incident en qualifications qui l'ont contraint à s'élancer huitième, compromettant ainsi sa course dès le départ. Une stratégie différente n’aurait pas changé grand-chose, car Leclerc en est conscient : la Ferrari SF-25 n’est pas une voiture capable de gagner.

Dès la première séance d’essais libres, les choses sont allées de travers pour le Monégasque. Un accident après moins de 15 minutes l’a privé du reste de la séance et l’a empêché de prendre part à la session de l’après-midi, perturbant ainsi le programme de l’écurie. Perdre deux heures de roulage a eu des conséquences importantes, notamment sur les réglages et la compréhension du comportement de la voiture, éléments cruciaux pour se battre à l’avant.

Malgré ce départ raté, Leclerc s’est montré brillant samedi matin, preuve que la voiture semblait dans une bonne fenêtre de performance malgré les sessions manquées, notamment grâce à une piste qui gagnait en adhérence et qui favorisait la SF-25. De quoi entrevoir un possible retournement de situation.

Mais en qualifications, ce potentiel n’a pas pu se concrétiser. En Q3, Leclerc a commis une erreur dans son dernier tour et a dû l’abandonner, manquant ainsi la possibilité de se placer sur la deuxième ligne, une position qui aurait pu lui offrir de meilleures perspectives pour la course.

Relégué en huitième position sur la grille, Ferrari a alors opté pour une stratégie en pneus durs afin de prolonger le premier relais et espérer un coup de chance avec une neutralisation. Mais ce premier relais a mis en lumière des divergences d’opinion chez les Rouges : l’équipe penchait pour une stratégie à deux arrêts en suivant le peloton, tandis que Leclerc voulait tenter un seul arrêt.

« J’étais plutôt convaincu dans la première partie de la course, surtout en voyant que Russell venait de chausser des pneus durs neufs et qu’il n’était pas beaucoup plus rapide. Oui, il allait un peu plus vite, mais de quatre dixièmes à peine. Alors je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à tenter. L’usure était meilleure que prévue, » a confié Leclerc.

« En regardant aussi le relais de Lewis en mediums, je me comparais surtout à lui et je voyais qu’il était à peine plus à l’aise, donc je croyais beaucoup en les mediums. Mais le mur des stands a plus d’infos que nous dans la voiture. »

Cependant, le pilote Ferrari a reconnu que la stratégie n’aurait de toute façon pas sauvé son week-end :
« Ce résultat est aussi la conséquence des erreurs en EL1 — celle-là est pour moi — et ensuite le trafic en qualifications. Ça a rendu la course d’aujourd’hui très compliquée. »

« Je ne pense pas que la stratégie aurait changé grand-chose. La position de départ nous a freinés. Je tire un bilan positif de cette première partie de saison, mais je dois reconnaître que ce week-end, je n’ai pas tiré le meilleur de la voiture, car le potentiel était là. »

« Je ne veux pas refaire le monde avec des ‘si’. Au final, je n’ai pas réussi à tout mettre bout à bout. Je pense que Mercedes était devant ce week-end, Red Bull toujours au rendez-vous, McLaren un peu derrière, et nous étions dans ce groupe-là. Après, où on aurait fini, je ne sais pas. »

Leclerc n’a pas caché qu’il s’agissait d’une semaine compliquée et que, globalement, la saison ne répond pas aux attentes, dans une équipe Ferrari qui espérait pouvoir se battre pour le titre. Ce rêve semble désormais bien loin, d’autant plus frustrant alors que d’autres pilotes, plus jeunes parfois, sont en lice pour la couronne.

« Au final, j’essaie toujours de tirer le maximum de ce que j’ai. Il y a des courses plus frustrantes que d’autres. La situation est frustrante parce qu’on n’a pas la voiture pour gagner, mais ce n’est pas la situation des autres qui me dérange le plus. »

Conscient qu’aucune amélioration significative n’est attendue sur la SF-25 dans les semaines à venir, Leclerc reste lucide sur le reste de la saison :
« Je pense que ce sera difficile. Quand on regarde les points, on est loin. Il faudrait dominer de maintenant à la fin pour revenir. Et je ne vois rien à l’horizon qui nous fasse penser qu’on va dominer. »

Leclerc conclut avec fatalisme :
« Le mieux, c’est de prendre course par course et d’essayer de maximiser les résultats, comme on l’a fait jusqu’ici. C’est une première moitié de saison décevante, mais on continue à se battre et on verra où ça nous mène. »

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