Le pilote TOM’S, Kenta Yamashita, estime que l’imprévisibilité de la manche de SUPER GT prévue le mois prochain à Sepang pourrait offrir une opportunité à son équipe Toyota, leader du championnat, de compenser le désavantage lié à l’utilisation d’un restricteur de carburant de niveau 2.
Yamashita et son coéquipier Sho Tsuboi ont entamé leur défense du titre GT500 par une victoire lors de la manche d’ouverture à Okayama en avril, avant d’enchaîner avec une deuxième place ce mois-ci au Fuji Speedway.
Et ce, malgré les 40 kg de lest de succès qu’ils embarquaient à Fuji. Après la course, Yamashita avait reconnu qu’un choix de pneumatiques Bridgestone trop tendres pour son relais médian les avait privés d’une seconde victoire consécutive.
Leur réussite précoce signifie toutefois que la Toyota GR Supra n°1 arrivera à la troisième manche de la saison, à Sepang, avec un handicap de succès de 70 kg, composé d’un restricteur de carburant de niveau 2 et de 36 kg de lest physique.
Les autres voitures les plus pénalisées du plateau GT500 seront les Toyota de Rookie Racing et Cerumo, chacune embarquant 42 kg, mais sans restricteur de carburant.
Dans des conditions normales, un tel handicap condamnerait la n°1 à jouer les seconds rôles. Mais Yamashita estime que l’absence de repères récents à Sepang pour toutes les équipes, couplée au risque de météo instable, pourrait redistribuer les cartes.
« À Sepang, avec le restricteur de niveau 2, ce sera un week-end compliqué », a confié Yamashita à Sportscar365. « Mais ce sera une première pour tout le monde en course là-bas, et il est possible que des choses inattendues se produisent.
Je suis certain qu’en qualifications, on sera loin, mais en course, il y aura des opportunités à saisir comme toujours.
Même si on y a souvent testé, on n’a jamais roulé avec les GT300, et ce sera difficile de les dépasser. Dans les ‘S’ (virages 5-6) et le double droit qui suit (7-8), on risque de se retrouver coincés.
De plus, entre 16h et 17h, il y a souvent des ‘squalls’ (averses soudaines et localisées). Comme la course démarre à 16h30, il y a de fortes chances qu’elle soit humide. Ce serait un gros avantage pour nous. Et de toute façon, les conditions changent beaucoup ici.
Lors des tests, on a vu des écarts de conditions énormes entre le matin et le soir, bien plus que sur d’autres circuits. Savoir gérer ça sera essentiel. Mais comme c’est une première pour tout le monde, il y a de fortes chances que des imprévus se produisent.
Sur un circuit classique, avec un restricteur niveau 2, on n’aurait quasiment aucune chance. Je pense qu’on ne pourra pas gagner, mais si les choses tournent en notre faveur, on peut viser de gros points. »
Objectif : quatre victoires en 2025, avec Fuji en ligne de mire
Après avoir remporté l’ouverture à Okayama — leur troisième victoire consécutive après les deux dernières manches de 2024 — Yamashita s’est fixé, avec Tsuboi, l’objectif de décrocher quatre succès cette saison, soit une de plus qu’en 2024.
À l’époque, il avait désigné les manches de Fuji (deuxième manche), Autopolis et Motegi (où le lest est réduit de moitié puis supprimé) comme les rendez-vous où cet objectif serait envisageable.
Mais la course sprint prévue en août à Fuji pourrait leur offrir une occasion supplémentaire de battre leur total de 2024, puisque selon le règlement prévisionnel, aucun lest de succès n’y serait appliqué — un gros avantage pour la Toyota n°1, particulièrement pénalisée en poids.
« On n’était vraiment pas loin de gagner à Fuji », a confié Yamashita. « Mais il y aura aussi la course sprint, et même si le format précis n’a pas encore été dévoilé, il semblerait qu’elle se dispute sans lest de succès. Pour nous qui sommes très lourds, ce sera une belle opportunité.
Il y a une vraie chance de gagner là-bas et je pense que ce sera indispensable pour réussir notre objectif des quatre victoires. »
Un statut de favori difficile à porter
Avec déjà 14 points d’avance au championnat et en position de favori pour un troisième titre consécutif, Yamashita admet ressentir la pression liée aux attentes autour de la TOM’S Toyota.
« On entend souvent des choses comme ‘c’est évident que la 36 (le précédent numéro de la voiture) va gagner’ ou ‘vous serez encore champions cette année’. Du coup, on a l’impression qu’on doit gagner », explique le pilote de 29 ans, arrivé chez TOM’S en 2024.
« Je ressens constamment le poids des attentes de ceux qui pensent qu’on doit être devant, et ça me motive en même temps. Pour être honnête, quand je gagne, je ressens plus du soulagement que de la joie. C’est comme si ce qu’on disait devenait réalité.
C’est à la fois une pression et une source de motivation pour rester devant même dans les situations les plus compliquées, notamment avec tout ce lest. »