Le 18 février 2001 reste gravé comme l’un des jours les plus sombres de l’histoire du sport automobile américain. Ce jour-là, lors du dernier tour des mythiques Daytona 500, la légende Dale Earnhardt Sr. perdait la vie dans un terrible accident. Plus qu’un drame humain, cette tragédie a bouleversé le monde du stock-car et marqué un tournant radical dans les règles de sécurité de la NASCAR.
Avant ce crash, plusieurs pilotes — dont Adam Petty et Kenny Irwin Jr. — avaient déjà succombé à des blessures similaires. Pourtant, les dispositifs de sécurité comme le HANS (Head And Neck Support) restaient facultatifs, jugés inconfortables par certains pilotes et peu imposés par les instances dirigeantes, qui hésitaient à en assumer la responsabilité en cas d’incident.
C'est ce qu’a récemment rappelé Jimmie Johnson, septuple champion de la Cup Series, lors du podcast Rubbin’ is Racing. Il a avoué qu’un HANS dormait dans son camion depuis la fin des années 90, mais qu'il refusait de l’utiliser à cause de son manque de confort et d’un mauvais ajustement des harnais de sécurité.
« Il fallait que quelque chose d’aussi dramatique se produise pour provoquer un vrai changement », a déclaré Johnson. « Avant ça, porter un casque ou une combinaison ignifugée relevait plus de la suggestion que de l’obligation. »
La mort d’Earnhardt a été le coup de semonce nécessaire. Dès la saison suivante, la NASCAR a rendu le HANS obligatoire pour tous les pilotes de ses trois divisions majeures. Depuis, aucun décès n’est survenu dans ces catégories. Une preuve éclatante de l’impact de cette décision tardive mais vitale.
Aujourd’hui, il est troublant de repenser à ces années où la sécurité passait au second plan. L’accident de Dale Earnhardt Sr. n’a pas seulement ôté la vie à une icône du sport : il a sauvé, indirectement, celles de dizaines d’autres pilotes en forçant NASCAR à revoir ses priorités.