IndyCar : Pato O’Ward remet en question l’intérêt de l’hybride et rêve d’un retour aux bases


Pato O’Ward aimerait que l’IndyCar Series envisage un avenir sans hybridation.

Au terme du tout premier Indianapolis 500 disputé avec la technologie hybride — où le pilote mexicain a décroché la 3e place avec sa Chevrolet Arrow McLaren n°5, O’Ward a livré ses impressions sur la qualité de la course, l’impact du système de récupération d’énergie (ERS) sur la dégradation des pneus et les dépassements, et s’est demandé si cette évolution technologique avait vraiment apporté quelque chose à la discipline.

"La raison pour laquelle on voit des relances aussi... je ne pense même pas que le mot 'chaotique' soit suffisant, c’est simplement parce que c’est la seule opportunité de gagner plusieurs positions," a expliqué O’Ward à RACER.

"Peu importe à quel point ta voiture est performante, les dépassements se font maintenant uniquement dans les relances en plaçant ta monoplace à un endroit où personne ne l’a mise et en priant pour que ça passe. Sinon, il faut jouer sur la stratégie avec un overcut, comme on l’a vu avec Hunter-Reay et Ericsson pendant que Daly ralentissait tout le peloton en économisant du carburant."

Selon O’Ward, l’arrivée de l’hybride n’a rien apporté de bénéfique à l’IndyCar :

"Honnêtement, je trouve que l’hybride n’apporte strictement rien à la série. Je sais qu’ils essaient d’attirer un troisième motoriste, mais je pense sincèrement qu’IndyCar devrait se fier à sa propre histoire."

Le pilote mexicain n’est pas le premier à remettre en cause l’intérêt de cette hybridation : Ed Carpenter et Alexander Rossi ont déjà exprimé publiquement leur scepticisme.

"IndyCar devrait se demander : ‘Qu’est-ce que nos fans veulent vraiment voir ?’ et se concentrer là-dessus. La série a toujours été synonyme de spectacle. Aujourd’hui, on dirait que la F1 devient plus intéressante et qu’IndyCar essaie de copier. Pourquoi ? Cette discipline a toujours tracé sa propre route, et c’est ce qui a fait sa force."

Depuis l’annonce en 2019 de l’arrivée des moteurs V6 bi-turbo hybrides via un partenariat Honda/Chevrolet, le contexte de l’industrie automobile a évolué. Si l’électrification semblait incontournable à l’époque, aujourd’hui des marques comme General Motors continuent à investir massivement dans des moteurs V8 thermiques, à l’image des 888 millions de dollars engagés récemment pour moderniser l’usine de Tonawanda pour la fabrication de moteurs de nouvelle génération.

Et même si certaines courses ovales avec l’hybride ont offert du spectacle, le manque de dépassements et d’animation en piste reste un problème récurrent, jusqu’à l’Indy 500.

O’Ward, actuel deuxième du championnat, rêve d’un retour à un IndyCar plus pur :

"IndyCar essaie de gérer dix choses à la fois et oublie la plus importante : croire en elle-même. La F1 a fait de l’hybride il y a dix ans. Pourquoi on suit ce modèle ? Les fans ne ressentent même pas cette technologie. Les voitures sont devenues plus lourdes et moins vives. Nous devrions les rendre plus bruyantes, plus rapides et plus spectaculaires, pour que les gens en parlent chez eux et en ligne."

Malgré tout, Penske Entertainment, propriétaire de l’IndyCar Series, a confirmé à plusieurs reprises que la prochaine génération de châssis et de moteurs — prévue pour 2027 — resterait hybride. O’Ward espère toutefois que la série reconsidérera son positionnement et replacera la qualité du spectacle au cœur de ses priorités.

"On veut que les gens disent : ‘Merde, t’as vu la nouvelle IndyCar ?’ et pas : ‘Ah, vous êtes passés à l’hybride ?’ sans même s’en rendre compte. IndyCar a toujours suivi sa propre voie. C’est ça qui a rendu cette série unique et spéciale. Il faut rester fidèle à ce qu’on sait faire de mieux : un produit de course compétitif et spectaculaire. Le reste suivra."

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