Pedro Acosta "Il y a des circuits à améliorer et celui-ci (Silverstone) en fait partie"


Ce dimanche, Pedro Acosta a fêté ses 21 ans avec une sixième place au Grand Prix de Grande-Bretagne. Le pilote espagnol ajoute ce résultat à sa huitième position obtenue lors de la Sprint Race du samedi ; étant, dans les deux cas, la première KTM classée. Malgré tout, le jeune talent continue de faire preuve d'autocritique, comme nous l’a rapporté notre collaborateur depuis le paddock britannique.

Sa gestion de la “double course” après le drapeau rouge
« Lors de la première course, j’ai choisi le pneu soft et je l’ai gardé. J’ai simplement changé le pneu arrière pour un neuf. Ça s’est plutôt bien passé. Je n’ai pas eu de problème avec l’avant durant tout le week-end. J’avais surtout peur de me retrouver isolé et de refroidir la roue avant, car ça m’était arrivé à Assen l’an dernier. Je suis tombé dans le dernier tour pour cette raison. Donc bon, je pense que ça a été plutôt correct. C’est vrai que c’est un peu désespérant. Tu fais les choses bien, tu prends un bon départ, mais voir qu’à cause d’un manque de traction tu n’as même pas la possibilité de doubler, c’est frustrant. »

Les autres constructeurs ont montré leur potentiel ce week-end
« Je pense que si ce week-end ça n’a pas été clair qu’on doit se réveiller, je ne sais plus comment le dire. Au final, quatre KTM hors de la Q2. Deux Honda en Q2, trois Yamaha, cinq Ducati. Et celle qui n’était pas passée en Q2 s’est qualifiée ensuite et a fini quatrième aujourd’hui. Je ne sais plus comment expliquer ça. C’est frustrant, dans le sens où tu essaies de tout faire parfaitement, et même quand les choses s’alignent un peu, il te manque quelque chose. »

« Une marque prend beaucoup d’avance grâce aux 'devices' »
Le pilote espagnol pointe du doigt les 'devices' comme étant une partie du problème.
« Je le pense depuis le premier jour où je suis monté sur la moto et que j’ai commencé à l’utiliser. Ça rendrait le championnat bien plus compétitif, peut-être même plus que le Moto2. Car au final, je pense qu’une marque prend beaucoup d’avance grâce à ça, puisqu’elle l’a inventé. Les autres, on a un peu copié, on s’est adapté en cours de route. Mais eux l’ont créé et ça les place un cran devant. Peut-être pas au départ, car ça ne me dérange pas trop, mais je pense qu’on pourrait mieux piloter et mieux montrer le talent des pilotes sans cette aide. Et souvent, plus qu’une aide, si ça fonctionne mal, ça devient un handicap. »

« Si on ne les avait pas, on irait plus lentement et ce serait plus sûr »
« Si on retirait ça, d’abord on irait plus lentement, et ce serait beaucoup plus sûr. Ensuite, les marques seraient beaucoup plus proches. Parce que tu as un bras oscillant, un châssis, un amortisseur et deux fourches, point. Les pneus sont les mêmes pour tout le monde. Si on nous mettait sur des motos de série, celles de nos constructeurs, ce serait un championnat hyper serré. Pourquoi ? Parce qu’il n’y aurait pas autant d’aides électroniques. On peut aimer ou non, on peut réduire un peu la puissance, mais on ne peut pas la supprimer. Je pense que ça égaliserait beaucoup les choses, mais ce ne sera pas à l’ordre du jour avant au moins deux ans. »

« Silverstone ne me convainc pas totalement »
Côté sécurité, plusieurs critiques ont aussi visé le tracé de Silverstone.
« Il faut penser que ce circuit est peut-être plus pensé pour les voitures que pour nous. Le virage 1 a beaucoup d’asphalte, le 2 non car c’est plus lent, les 3 et 4 ça va. Mais ensuite au 6, l’an dernier en FP1, je me suis planté en allant tout droit, et normalement on n’arrive jamais si loin parce qu’il y a du gravier. Franchement, le circuit ne me convainc pas totalement. Et on arrive très vite. Le problème, c’est qu’on s’en rend souvent compte quand on tombe, quand on se blesse. »

Avec le changement de règlement, la sécurité s’améliorera aussi
« Il y a des circuits à améliorer et celui-ci (Silverstone) en fait partie. Peut-être que certains ne peuvent pas être modifiés. À Jerez, par exemple, ils ont fait un boulot énorme, au virage 1, au virage 2, ils ont énormément agrandi. Donc il y a des endroits où, en tant que championnat, quand les devices seront interdits et qu’on ira moins vite, les circuits deviendront automatiquement plus sûrs. Mais en attendant, il faut quand même faire évoluer ça. »

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