Marc Márquez est un stratège né, et son parcours en championnat en est la preuve, avec de véritables démonstrations de gestion dans des situations critiques, comme celle vécue ce dimanche au Mans sous la pluie.
La nouvelle réglementation sportive concernant la procédure de départ faisait ses débuts en France. La première tentative de départ a été neutralisée — plus de dix pilotes ont regagné les stands lors du tour de chauffe — et les premières pénalités de « double long lap » ont été appliquées à ceux qui avaient changé de moto avant le départ effectif. Parmi eux, Marc Márquez, qui est repassé une seconde fois par les stands lorsque la pluie s’est intensifiée. Lorsqu’il a repris la piste, Johann Zarco, resté fidèle à son choix initial de pneus pluie sur la grille, menait déjà la course, qu’il remportera finalement avec près de 20 secondes d’avance sur le pilote de Cervera (Lleida).
Cette deuxième place de Márquez, combinée aux chutes d’Álex Márquez et de Pecco Bagnaia, permet au multiple champion du monde de creuser l’écart en tête du classement général : il compte désormais 22 points d’avance sur son frère et 51 sur l’Italien.
Un bon coup à saisir après les erreurs d’Austin et Jerez, où il avait chuté alors qu’il était favori pour la victoire :
« À un moment, je ne savais même plus à quelle position j'étais », a résumé Márquez, habitué à naviguer mieux que quiconque dans ce type de chaos. Cette fois, sans doute marqué par les incidents des deux dernières courses, le n°93 a choisi de rester plus prudent qu’à son habitude et de ne pas prendre de risques inutiles.
« La course a été très longue. C’était un de ces jours où on peut tenter un coup de poker, mais j’ai déjà grillé mes jokers à Jerez et Austin. D’ordinaire, c’est moi qui invente des trucs, aujourd’hui je me suis contenté de minimiser les risques », a ajouté le pilote officiel Ducati.
Contrairement à ce qu’il avait fait à Austin, où il avait donné le ton en entraînant plusieurs pilotes vers les stands juste avant le départ et provoqué le drapeau rouge, cette fois, Márquez a choisi de s’inspirer d’Álex Márquez, son frère, alors plus proche de lui au classement général (à seulement deux points).
« Le seul moment où j’ai douté, c’était sur le tour de formation. J’ai attendu de voir ce qu’Álex allait faire. Une fois en course, je les avais toujours en vue, sous contrôle », a conclu Marc Márquez.